Le marché de l’immobilier reprend à peine des couleurs après avoir pâli de la crise sanitaire. Malheureusement, il semblerait que les vieux démons n’aient pas rendu les armes puisque le secteur est en proie à une hausse vertigineuse des prix. En cause, plusieurs facteurs conjoncturels. Alors la reprise avait fait naître des espoirs dans le rang des professionnels et des investisseurs, tous sont suspendus aux incertitudes autour d’une éventuelle baisse des prix.
Hausse des prix : les disparités entre villes
Avec la levée du confinement fin mai, agents immobiliers et investisseurs ont entrevu l’espoir d’une reprise que tout voulait sereine. Un optimisme qui représentait alors la seule arme face à la chute drastique des ventes au cours de cette période, soit -62,1 % en 3 mois. Pendant que les ventes s’effondraient, les prix des biens immobiliers continuaient leur inexorable ascension,
Les données collectées par le baromètre LPI-SeLoger montrent que seuls 5 % des villes de plus de 100 000 habitants voient les prix des biens immobiliers baisser alors qu’aux mois de janvier et février, elles étaient 12 % et 8 % en mars. À Bordeaux, les prix ont reculé de 0,7 %, établissant le m² à 4 856€. Le recul est de 5,6 % à Nîmes, ce qui a fait chuter les prix à 1 965€.
Pendant ce temps, d’autres grandes villes enregistrent des flambées incroyables. C’est le cas de Mulhouse et Besançon où les prix ont grimpé de plus de 10 %. À Besançon par exemple, le m² carré vaut 2 185€, soit une hausse de 11,7 %. À Mulhouse, le m² est cédé à 1 648€ soit une hausse de 13,6 %.
Hausse des prix : disparités entre types de logements
Le secteur le plus touché par la hausse des prix reste celui des logements anciens. En 3 mois, les prix ont évolué de 3,5 % contre 5,1 % sur toute l’année, tous biens confondus. Le prix du m² est désormais de 3 601€.
On constate une grande disparité des prix entre les maisons et les appartements. Sur les 3 mois précédant le déconfinement, le m² a évolué de 4,3 % contre 5,6 % en 12 mois. Pour les appartements, la hausse enregistrée sur les 3 derniers mois est de 2,9 % contre 4,7 % en 1 an.
Cette hausse des prix des maisons individuelles s’explique par l’accroissement de l’appétence des Français qui, pour la plupart, ont moins bien vécu le confinement en appartement, surtout ceux qui n’ont pas d’espace extérieur tel qu’un balcon, une terrasse ou un jardin.
Hausse des prix : les causes profondes
Cette hausse des prix, les experts l’expliquent par la réunion de 3 facteurs :
- la rareté de l’offre ;
- la chute du nombre de crédits immobiliers accordés ;
- l’évincement de la majorité des primo-ascendants du marché.
La rareté de l’offre crée un contexte de pénurie qui alimente la hausse des prix. Le fait que les crédits bancaires aient été contractés a aussi conduit les ménages qui réalisent habituellement les acquisitions les plus abordables, à savoir les primo-ascendants, à se retirer du marché, ce qui a alimenté la hausse continuelle des prix.
Baisse des prix : une option envisageable pour certains, inévitable pour d’autres
Les prix redescendront-ils ? Rien n’est moins sûr. En attendant, la situation de morosité ne semble pas affecter les vendeurs, selon les données collectées par le baromètre LPI-SeLoger.
Certains professionnels s’accordent, cependant, à dire qu’il est trop tôt pour se prononcer sur une baisse possible des prix de l’immobilier. D’autres, par contre pensent, que les prix finiront par descendre en raison d’une part, de la crise économique, conséquence du recul de l’économie dû à la situation sanitaire. D’autre part, l’impact du confinement sur le moral des ménages pourrait aussi justifier une inévitable baisse.
Pourtant, selon l’agence de notation américaine Standard & Poor’s, aucun effondrement des prix n’est à prévoir. Si baisse il y aura, elle n’excéderait pas les 1,4 % pour l’année de 2020 et 0,5 % pour 2021.
